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Génération Z

Génération Z : comment manager des « audacieux » ?

Par Béatrice Dupuis et Jean-Michel Antoine, partenaires experts 37.5.

Quand on parle en entreprise, à la maison, ou dans les clubs sportifs ou culturels de la génération Z, le qualificatif qui revient le plus est Audacieux. Comme la faction dans le film « Divergente » qui avait bien identifié ce trait de caractère assez commun à cette génération.

Oui mais comment manager au quotidien et sur la durée ces jeunes profils à qui rien ne semble impossible ? Comment engager ces « zoomers » dans les projets d’entreprise, eux qui ont des attentes et des valeurs bien ancrées avec une conception horizontale du monde ?

Qui sont-ils ?

La génération Z, ou digital natives, sont nés entre 1995 et 2010. Ils ont moins de 28 ans et entrent progressivement dans la vie active. Comme ils n’ont jamais connu le monde sans réseau, ils se départissent très difficilement de leurs outils de communication car ils ont besoin de rester en contact 24h/24 avec leurs pairs.

Qualifiés d’utopistes par Didier Pitelet, fondateur de l’agence marketing Moons’Factory, peu dociles, ils exigeront une nouvelle gestion entrepreneuriale. Dotés d’une énergie sans tabou, elle devra être canalisée à des fins positives, ce qui supposera de mettre en place des modèles de gestion structurants et gagnant/gagnant.

Et pourtant, paradoxe, parmi les étudiants de la Gen Z, 42 % considèrent le passage de la vie académique au monde professionnel comme un défi majeur !

Alors avec tous ces éléments, quel style de management déployer pour bien onboarder et manager la génération Z ?

Leurs 7 principales valeurs

Pour mieux les comprendre, il faut avoir à l’esprit les valeurs qui les animent. En voici 7 saillantes résumées qui pourront aider à anticiper des situations difficiles ou des impasses :

  • Instant présent : tout est une question de temporalité, d’immédiateté et de fluidité.

  • Prendre soin : cette génération a de l’engagement et le sens des responsabilités. Changer le monde n’est pas considéré comme un objectif vain, et ils savent passer à l’action.

  • Entreprenante : cette génération se dévoue à ses projets et offre de nouvelles définitions du mot travail.

  • Personnalité : sans frontières et n’aimant pas catégoriser les gens, elle s’affranchit des carcans de genre ou d’ethnie au profit de l’affirmation de la personnalité.

  • Clan : avec une conception du monde horizontale, ces jeunes considèrent la communauté comme leur force et leur refuge et pensent le collectif comme une manière de s’amuser mais aussi de se protéger.

  • Niche : ils considèrent la singularité comme une force et ne s’identifie pas nécessairement aux courants « mainstream ».

  • Image : ils ne sont pas dupes du personal branding, savent jouer de ses codes ou l’abandonner pour mieux combattre la caricature.

6 clés pour les manager

Comme le management est avant tout une affaire de relations humaines, ces 6 clefs ne constituent que des idées pour aborder depuis plusieurs angles un jeune de la génération Z avec lequel le « management habituel », et pas forcément traditionnel, ne fonctionnerait pas.

  1. Adoptez une posture de manager-coach, bienveillant et inspirant. Encourager l’expérimentation et le droit à l’erreur. Cette génération a « un rapport décomplexé à l’erreur ! Pour eux, c’est normal de se tromper : ils ne diabolisent pas l’échec comme les autres générations ».

  2. Alignez les objectifs personnels des Z sur la mission de l’entreprise : ils ont besoin d’être sereins sur le sens de leurs missions et leur capacité à contribuer à l’objectif de l’entreprise.

  3. Donnez-leur le juste degré d’autonomie… et aussi des repères : cette jeune génération arrive souvent en entreprise en pensant « tout savoir ». Ils ont besoin d’expérimenter par eux-mêmes, de prendre conscience de leurs limites pour faire appel à un sachant. Et là ils accepteront plus naturellement des modes opératoires et seront ouverts à de l’accompagnement.

  4. Diversifiez leurs tâches et leurs missions : la routine est sans doute le risque le plus important pour fidéliser cette génération. N’hésitez pas à découper leurs missions en étapes pour leur donner plus de rythme, utiliser leur énergie audacieuse sur de nouvelles idées ou projets, notamment claniques.

  5. Valorisez la jeune génération, faites-leur partager leurs connaissances : ils ont souvent fait beaucoup de stages, voyagé, participé à des groupes, contribué à des causes, se sont imprégnés de contenus multimédia, joué… Donnez-leur la parole et enrichissez-vous de leurs expérimentations. C’est un levier fort de reconnaissance et d’engagement.

  6. Pratiquez des entretiens réguliers, car encore plus que les autres générations ils ont un besoin viscéral de feedback et de reconnaissance de leur travail et de leurs initiatives. Cette ritualisation permet aussi de resensibiliser tous les managers de proximité sur la vertu de ce moment clé.

En conclusion

À chaque organisation d’adapter ses rituels et son approche des ressources humaines pour mieux embarquer ces « audacieux » à partir de ces clefs et proposer un management compatible avec leurs valeurs et leurs attentes. Il n’y a pas un modèle unique, et la réponse va se trouver dans les échanges individuels et collectifs entre générations, et avant tout entre zoomers et leurs managers.

Se laisser imprégner par leur audace, écouter leur vision du monde et leurs propres expériences pour sortir du cadre, leur apporter un environnement plus ouvert et moins pyramidal sont les clefs d’un enrichissement réciproque.

Références :

Selon Nicolas Sadirac, fondateur de l’Epitech (école pour l’informatique et les nouvelles technologies) et ancien Directeur Général de l’École 42, la génération Z « a un rapport décomplexé à l’erreur ! Pour eux, c’est normal de se tromper : ils ne diabolisent pas l’échec comme les autres générations ».

Didier Pitelet, fondateur de l’agence marketing Moons’Factory, décrit la génération Z comme « des utopistes peu dociles qui exigeront une nouvelle gestion entrepreneuriale ». Selon lui, « leur énergie devra être canalisée à des fins positives, ce qui supposera de mettre en place des modèles de gestion structurants, éducatifs et psychologiques ».

Crédit photo : Shutterstock

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